
https://youtu.be/ZpruT3Qv6r4

https://youtu.be/rxtnBonGZ8I
On a la force de se battre ou pas …
Il y a ce lâche, faible et triste qui ne peut remonter la pente.
Il y a ce battant qui se sacrifiera pour ne plus toucher le fond.
Lequel est-on ?
La bonne pensée voudrait que l’on soit le second … c’est tellement mieux aux yeux des gens. C’est tellement mieux pour sa fierté.
Mais ces deux profils sont profondément touchants.
Deux films m’ont heurté au plus profond de moi pour cette raison :
ROOM : la force de l’enfant et le sacrifice de l’adulte
L’adulte va protéger son enfant avec force et abnégation. Il saura lui faire croire au rêve au plus profond des enfers. Il pourra lui décrocher cette lune pour faire briller le plus beau des soleils au sein de la pièce la plus ignoble possible. Il offrira son corps à une âme obscène pour protéger sa progéniture de la brutalité.
Mais quand tout sera terminé et que l’adulte aura sauvé sa descendance, il ne sera que miette de vie. Son traumatisme le rongera avec lenteur et l’enfant aura cette force que lui seul peut détenir… dire au revoir au mal et passer à la suite sans se retourner.
ROOM est un film qui met en relief ce paradoxe des âges en racontant cette histoire de sacrifice d’une mère pour son fils. Il dépeint cette femme qui sauve son enfant des enfers. Comme dans « la vie est belle » de Roberto BEGNINI ou « Le tombeau des lucioles » de Isao TAKAHATA, MA et son fils JACK parviendront à s’échapper de l’obscurité, au détour d’un anniversaire et d’une lucarne ouverte vers le ciel, en trichant sur la vérité pour rendre le mal plus facile à accepter.
Oscarisé en 2016, le rythme de ce film, assez lent, distille avec réalité les mouvements de toutes nos émotions qui sillonnent nos coeurs. C’est simple et efficace sans tomber dans le long et pénible.
On aborde le sacrifice avec rage et pudeur. Les images suffisent à transmettre cette histoire qui fera réfléchir quant à l’amour maternelle et ce lâcher prise enfantin.
Mais les démons hanteront les âmes sacrifiées et fatiguées de peindre un monde merveilleux sur la toile des enfers … à jamais.
Et cette force déployée ne servira plus à rien.
Un sacrifice.
Millionsdecoeurs 13
LEAVING LAS VEGAS : une lâcheté si touchante
La lâcheté n’offre aucune compassion. Elle repousse car elle appelle à sa propre condition. On ne veut pas lui ouvrir ses portes et on la méprise jusqu’à la détester.
Il devrait se battre et ne pas baisser les bras. Il aurait du agir à la place de s’enfuir. Il n’a aucun courage. On a tous eu cette réaction face à la faiblesse … la repousser.
LEAVING LAS VEGAS pousse le spectateur à côtoyer cette lâcheté… à la vivre … et à s’en attacher. On cherchera si peu à la comprendre, mais on sera touché par cette âme en peine qui n’a plus le courage de mourir car trop triste d’avoir perdu les amours de sa vie.
Alors, on partira dans cette ville dénouée de raison pour se saouler jusqu’à la mort … jusqu’à l’amour et jusqu’au regret. Car au final, on reconnaît ici une histoire d’amour inavouée gâchée par la peur de deux âmes faibles de se battre.
BEN scénariste alcoolique vient de sa faire licencier. Il s’en va pour LAS VEGAS pour mourir et oublier ce polaroïd d’un amour familiale.
SERA jeune prostituée incapable de suivre ses rêves d’évasion et de bonheur survit au milieu des lumières et des diables de la nuit.
Ils sont tous les deux perdus et fondent vers des destinées qui glacent l’optimisme mais qui resserent le coeur en donnant l’illusion que l’amour pourrait tout sauver.
La BO distille une musique aux relans de Jazz mélancolique qui plaque au sol par cette réalité sublime de tristesse.
Mes tripes se sont soulevées face à cette magnifique détresse pleine de lâcheté et de souffrance.
J’ai presque eu de la compassion …
Millionsdecoeurs 14