
https://youtu.be/kdtoIUqZuC8
Notre ordinaire si peu fantastique qu’il se croit, a bien des atouts valeureux et ma journée ordinaire ne saurait que le découvrir.
Et on ose, parfois, se plaindre. La journée est souvent trop ou pas assez. On rêve le différent. On espère le particulier. On jalouse ces vies qui brillent. On fantasme l’exceptionnel. On voudrait mieux et on se craint malheureux.
Je les entend respirer. Il gazouille. La maison ondule sous les assauts soyeux de ces quatre vies. Je me réveille dans le calme et la journée me salue discrètement. Convaincu d’être à ma place, je reste ébloui par ce monde … par ce clan… presque un peu gêné d’avoir tout ça.
Le jour se lève et je sors. L’air vient me caresser délicatement le visage, une fine fumée sort de ma bouche et mes poumons se tortillent sous ce froid matinal. La vie s’active et les oiseaux chantent. Les lampadaires s’éteignent et je fais un vœu. Maya vient miauler à mes pieds et le monde nous tourne autour. Spectateurs de la nature.
C’est, maintenant, l’heure de cette comptine chantée qui les fera sourire alors que leurs yeux ne sont pas encore ouverts. Si beaux au creux des bras de Morphée.
Et la vie apparaît entre nos murs. Le mouvement et le bruit nous offrent ce sentiment de faire partie de l’univers dans toute son immensité. Des particules infimes mais extraordinaires qui s’agitent pour illuminer et aimer.
On s’affole de ce temps qui passe trop vite et nous, voilà, partis, tambour battant, pour l’école.
Dans la voiture, on admire ce levé de soleil qui illumine nos cœurs. L’étoile de notre vie nous caresse tendrement et nous émerveille une fois de plus. Merci !
On chantera cette hymne à la beauté jusqu’aux portes de l’école.
Je les regarde, ainsi, partir dans la cours avec cette insouciance qui soulèvera des montagnes, ces yeux qui brillent et cette conviction que la magie sera bien réelle.
Il fait beau. Je baisse la vitre de mon véhicule et je passe ma main par la fenêtre. L’air vif vient emmitoufler mon corps. Je vole, alors, comme cet oiseau qui ne daigne me regarder.
Au centre commercial me voilà pieds joints sur le caddie pour surfer dans les allées du parking, élancés comme un skateur survitaminé.
J’arrive, ensuite, au travail et je vais, une fois de plus, tourbillonner avec tous ces regards plus ou moins humides de passion. Je vais croiser des âmes en peine, en plein doute, amoureuses, assurées, joyeuses, naïves, peureuses, craintives, particulières, excessives, calmes, à l’écoute, amères et mon coeur va palpiter et s’accélérer pour se calmer avec cet espoir que j’ai pu servir quand même un petit peu.
En fin de journée, je suis ébloui par leur regard quand elles sortent de l’école. Elles courent et se jettent dans mes bras en me racontant, dans une avalanche de paroles, leurs aventures du jour.
Après les devoirs, on chante, on danse et on se perd dans un cache-cache endiablé. On imagine et crée ce prochain spectacle propice à éclairer les coeurs.
Le repas de famille me dispose à cette place que je raconte tant. Mon cinq majeur. Ma magie d’une vie rêvé depuis tout toujours.
L’histoire du soir nous unit dans le calme. On écoute ce merveilleux récit qui n’a pour issue que le bonheur.
Et les enfants se couchent.
On se retrouve alors … elle et moi … au sein du nid douillet. Dans notre palais. Dans notre Eden. Reine et roi.
Et quand tous dormiront, je repasserais dans chaque chambre pour les regarder rêver.
Je les rejoindrais, ensuite, dans les limbes magnifiques du sommeil. On sera réunis pour se réveiller au matin avec cette nouvelle journée aussi ordinaire que magnifique à traverser.
De ONE LOVE à EDEN KARMA 50