
Attiser la haine
Cette année 2020 n’osera décidément pas côtoyer la perfection.
Viens, aujourd’hui, le temps de la haine. La méchanceté s’excite au coin de ces rues éprises par le bruit des insatisfaits.
On souffle sur ces braises pour transformer les lieux en feu vif.
Je ne peux qu’être touché au plus profond de mon cœur par le destin tragique de cet homme mort par l’excès de rage d’un autre dénoué de raison. Ma sensibilité s’érige face à ce qui tue. Je vomis la peur qui divise et l’ignorance qui avilie.
Que pourrai-je faire? Que devrions-nous engendrer dans nos esprits?
L’espoir se perd, alors, au détour de quelques hurleurs irraisonnés qui attisent cette flambée déjà si grande.
Après les brindilles et le papier, les bûches font de cette chaleur un brasier.
L’histoire est le témoin que l’on a tous asservis, tué et refusé ce différent. L’homme s’est voulu, de siècles en siècles, revanchard, fier, rancunier et jaloux. Certains, perdus dans la foudre de leur rage, crient et aspergent les passants d’un combustible qui se voudrait remède contre une vie terne et sans espoir. Ils se croient, ainsi, Martin, Nelson, Malcolm et tant d’autres vertueux qui on su appeler la justice pour relever la tête basse des plus démunis. J’ai peur de ces égarés qui ne font que parler plus fort et me crispe de ces paroles aussi brûlantes que ce foyer qui ne cesse de grandir.
Les arbres alimentent les flammes et l’incendie dévaste, maintenant, les plaines.
Je voudrais que la couleur, la religion et ces racines qui distillent les hommes ne soient plus remparts contre l’amour qui devrait se vivre et plus se beugler. J’ose croire que les combats sont nobles quand ils se pareront de passion.
Les clans deviennent obstacles de la paix. Les idées extrêmes fleurissent et engloutissent les couleurs du monde. Les ignorants mugissent et les plus sains se cachent. La bêtise n’a pas de couleur et l’humain voudrait avoir raison sur chacun de ses mots.
Il faut réagir car la terre brûlée sera meurtrie pour de nombreuse année. Nous devons isoler cette haine injuste qui grandit dans les cœurs et qui empêchera les fleurs de repousser.
Que ces voies venimeuses ne soient plus relayées et qu’elles s’oublient…
Unissons-nous avant que le sol soit infertile et perdu dans les cendres hostiles du feu attisé par l’obscurité.
Millions de cœurs 42