Ecrire mon monde

Mes mots au fil des jours, mes phrases pour partager, des pages pour aller vers ce roman.

Des rois et des dieux …

Et nos propos s’intellectualisent. On voudrait débattre pour se croire plus brillant et beaucoup moins distrait face à un monde qui ne donne que si peu aux rêves. On voudrait classer le beau, trier les talents et redonner encore davantage de grandeur à cette compétition infidèle qui ne sait que différencier. On voudrait toujours savoir qui est le meilleur de tous les temps. On se gueule, alors, nos favoris et argumentent des avis qui ne sont vivants que pour réconforter un égo invisible sur le chevet du monde. On se fantasme une consistance qui adouberait nos commentaires. Les mots deviennent rempart à ce rêve. On distille, réfléchit, analyse et se venterait poète d’idées ou génie de la critique. Raison. Tort. On ne s’écoute plus et leurs actions divines ne sont plus. On les oublie pour mettre nos fiertés sur le devant d’une scène qui ne nous appartient même pas.

Et si le rêve osait profiter de sa vertu. Et si j’osais juste parler de ces âmes aussi imparfaites que démesurées. Ces rêves et ces réalités qui se chevauchent sans prendre le temps de discerner l’importance de nos palabres.

A tous ces sportifs, ces fans et ces cœurs qui vibrent face au spectacle divin, mes quelques mots ne sont qu’un sursaut faible et inégal vers nos idéaux les plus envoutants.

Des noms traversent nos existences. Des numéros qui ignorent nos vies et nos peurs nous font sursauter, transpirer et croire en cette victoire du jeu, rédemption à la vie ennuyeuse. Des bolides filent vers des drapeaux à damiers pour que nos sens soient au plus proche de l’étourdissement. Des combats dressent des vainqueurs et érigent des perdants glorieux. Et il y a ces buts, ces paniers, ces prolongations, ces trophées, ces mains de dieux, ces erreurs, ces excès, ces déchéances, ces secondes de grâce éternelle, ces instants de perfection et tous ces autres temps où nous fument convier à ce banquet de la joie du spectacle vivant que le sport sait nous servir.

Mais, alors, QUI EST LE MEILLEUR DE TOUS LES TEMPS ?

Comment répondre à cette question si malhabile et si peu scrupuleuse des doutes et des autres sentiments de l’instant de perfection.

Lewis est-il meilleur que Michael ? Et si Ayrton n’avait pas heurté ce mur ?

Diego a-t-il sa place parmi les plus grands ? Léo et Christiano seront-ils aussi célèbres que Pelé ou Ronaldo ?

On se perd et ne profite plus… Et notre panthéon de ces noms qui ont distillé le magnifique au-delà de leur sport s’évade. Sans se froisser d’un spirituel graveleux et artificiel, on pourrait considérer qu’il n’y a que des rois et des dieux …

Les uns illuminent notre monde et les autres brillent de leur domaine lointain.

Les dieux se gardent de l’hypothétique et de la grandeur et les rois se targuent de leur force supérieure. Les divinités planent sur nos songes et les monarques engendrent les vocations. Les dieux font planer les larmes et les rois font frissonner nos sens. Et si un souverain défit l’éternel, il ne serait que ce demi-dieu, plus fort, plus chanté par les peuples mais beaucoup moins grands dans les livres de mythologie.

Hamilton file sur ces circuits tel cet empereur absolu tandis que le soleil se vrille des trajectoires divines de ce Senna qui ignorait la peur pour supplier l’absolu grandeur.

Maradonna, baptisé divinité trop vite et ange déchu qui n’a su résister à l’appel des sirènes de l’olympe, ne supporta pas qu’on le prie comme ces idoles sacrées. Il voguera dans les cieux du football tandis que Pelé restera cette majesté qui peut juger de ces buts nouveaux.

Ali dictera les élans des boxeurs comme la lumière éclaire la beauté de la nature. Tyson contemplera un monde de combats et de KO en protégeant l’essence d’un sport perdu.

Et … Lebron surveillera les terrains du haut de ce trône de fer universel qui lui est du. Mais un certain Michael l’observera de là-haut. Comme un certain numéro 23 qui devint et restera le basket à jamais …

Millions de cœurs 51

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