

Balayer devant sa porte
Les verbes annoncent des chemins mais les volontés se brisent sur les façades de nos maisons.
Ainsi, il devient aisé de se croire différent en jubilant du malheur de l’autre. A l’abri de son foyer, on peut facilement se défendre de la peur en se rassurant que l’obscurité détruit les sourires de ceux qui habitent en face. On se pense mieux que ce voisin qui pleure. On se soulage car le mal n’est pas sous son toit.
S’occuper du foyer d’ailleurs pour ne plus croiser ses démons cachés devient l’unique rempart à nos larmes.
Mais, la manière me semble très hypocrite car le malin sait toujours ressortir de sa prison.
Il faudrait, peut-être, balayer devant sa porte pour ne plus craindre la colère du temps. L’idée est noble mais la voie vers les cimes de cette montagne est amère, froide et terriblement trouble. Il faudrait oser avancer sans se retourner pour cette funeste simplicité.
Alors, balayons devant notre porte et évinçons ce curieux et viscérale penchant à se croire soulagé du mal de là-bas, heureux d’être mieux que celui qui plonge dans le noir.
Nous vacillerons aussi. Nous éclabousserons aussi les plages de la tristesse. Ne nous inquiétons pas. Les diables danseront avec nous…
Occupons notre esprit à l’amour de notre logis. Il est là … pas là-bas. Sachons en profiter pour ne plus le regretter.
Les volontés dressent des routes et les espoirs ouvrent nos fenêtres.
De ONE LOVE à EDEN KARMA84