
AU-DESSUS DES NUAGES, LE CIEL EST BLEU
J’ai eu ce fantasme inouï de m’évader dans l’espace, de me perdre dans l’immensité où le temps n’a plus de sens…
J’ai, maintenant, cette envie furieuse de m’envoler pour ne plus fouler cette terre, asile de fous perdus. Parfois, je voudrais m’éclipser et passer par-dessus les nuages car le ciel est toujours bleu là-haut.
En bas, la belle nature se perd derrière des paroles futiles et digitales qui attisent le feu du chaos. Il pleut la peine et les doutes. On se cachent et se méfie de l’autre. Les variants de haine se propagent et les images ne nous font plus pleurer de joie. On a peur de tous les vices de l’humain. Les histoires ne sont plus si belles.
Je veux prendre cette altitude qui éclairera les espoirs de ma descendance. Ils m’accompagneront, alors, dans ce vaisseau immense et ma maison s’ôtera de ses fondations pour agripper la cale du navire. Les miens prendront place sur le pont pour croiser le soleil et j’inviterais, aussi, ceux qui auront ma défense même s’ils ont tort. Ma bibliothèque calera les ouvrages et les lignes qui m’ont fait pleurer. Ma cave protègera ses flacons unissant les sensibilités au détour de l’ivresse joyeuse. Et il y aura, aussi, les ballons, les jeux et tous les instruments qui créent les mélodies du sourire.
Je m’envole, on s’envole… ça y est.
Friand de la nouveauté et du présent, je laisserais sur terre les odeurs de tous ces instants qui m’ont construit. Je froisserais ces heures obscures pour me tourner vers le levant. Je fuirais les avis futiles et la fusée nous dévissera de nos psychoses.
Je suis en dessus des nuages et le ciel est bleu.
Calme. Claire. Le vent est doux, soyeux.
Millions de cœurs 64