Ecrire mon monde

Mes mots au fil des jours, mes phrases pour partager, des pages pour aller vers ce roman.

Le vent froid souffle sur la chaleur d’automne

Mon clan dort encore et je me lève, gardien du phare solitaire de la tempête. Calme et protecteur. A sa place et serein. Déjà mon téléphone me notifie le risque nucléaire. Je joue avec le petit bonhomme qui s’imagine encore sans me faire percuter par l’obscurité des nouvelles de ce monde malade. Heureux de l’univers que je me suis construit, je suis effrayé par celui qui grogne à l’extérieur. Cris. Rage. Peine.

Je pars et le soleil reflète son éclat sur la pelouse gavées de gouttes de rosée. Des pépites d’or semblent avoir été parsemées par la nuit. Il y a du rose et du coton dans le ciel. Les vignes d’automne sont riches de leurs couleurs chaleureuses. Jaunes, oranges et la délicatesse qu’offre la nature à nos rétines éblouies. J’ouvre la fenêtre de ma voiture et glisse mon bras à l’extérieur pour me croire oiseau qui vole parmi le levant. Illusion soyeuse de liberté.

Il n’y a plus d’essence et ils se battent, animaux sauvages, hagards et peureux. C’est la guerre aux portes de nos maisons. Des bombardements, des vies perdues et une grève qui étourdit. Les lamentations peignent la saison.

J’arrive, maintenant, à la rencontre de mes élèves. Il y a leurs rires et leur naïveté comme force absolue. Je suis en paix. Bientôt je vais prendre place dans ce fauteuil vert aussi vieux que désuet. Je réalise avec joie que tout cela n’est qu’un jeu.

Aujourd’hui, une gamine de douze ans c’est fait assassiner. Il n’y a plus d’espoir dans le lendemain. Les critiques valsent avec le jugement. Notre idée est la meilleure et l’on oublie les points de vue de chacun. On n’espère plus. On ne rêve plus. On veut.

Bientôt je glisse sur le parking avec un caddie devenu engin de toute vitesse. Je m’imagine pilote. Rêve éphémère.

Je rentre, enfin, chez moi et je conduis avec la symphonie qui me fera écrire des mots pour me passionner, créer, vivre, exister, ne pas être oublier.

Un gosse a été tabassé à mort par son beau-père. Des coréens ne sont piétinés jusqu’au trépas. On s’insulte dans l’assemblée et l’on se perd à la télévision.

Je pense déjà aux prochaines histoires que nous construirons. Des spectacles, des films, des représentations, des contes pour enfants. Ces instants de partage qui ne pourront se perdre dans l’oubli. Je reviens vers le foyer de ma vie. Je croise son regard et j’entends leurs voix.

Le monde est un feu. Une adolescente a disparu, on la retrouvera étranglée. Les nations se dressent les unes contre les autres.

Mon univers se resserre sur lui-même. Le soleil se couche et la lumière peint des paysages magnifiques. Les oiseaux s’en vont vers d’autres pays. Ils écrivent dans le ciel des mots inconnus.

Il fait si chaud pour un mois d’octobre. Il n’y a plus de saison et la terre se meure par notre faute.

J’ai peur et je m’enfuis. Je ferme les yeux et me retrouve dans ce champ de fleurs. Une brise légère me caresse le visage. Mes enfants courent et l’écho de leurs rires embrasse les arbres qui nous entourent. Elle me tient la main. Mes larmes me saluent. Je suis là. Paradis.

Mais il fera si froid dans les cœurs. Nous n’avons plus de gaz et d’électricité. La foule gronde…

Millions de cœurs 77

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