Tempête

Tempête

On est si loin d’elle, la scrutant de là-bas, l’imaginant sans la craindre. On sursaute alors dans ces phantasmes qui n’ont que des limites étroites.

Aujourd’hui, on s’approche d’elle. On se presse presque pour y croire un peu plus, pour rencontrer l’inconnu, curiosité malsaine.

On est là, on la ressent. Vent violent à faire plier ta posture. Bourrasques effroyables à couper ta marche vers la mer. On se protège maintenant, ne pouvant plus avancer. Le sable fouette notre silhouette, notre visage. On devient plume dans la tempête et l’on s’excuse enfin de ne pas avoir cru en elle.

Le sable de la plage recouvre les routes et caresse les trottoirs laissant des courbes délicates qui prêteraient presque à croire qu’elles sont douces.

La pluie flagelle les façades et les maisons se brisent, s’envolent. Les arbres plient et s’écrasent sur les routes. Le danger s’immisce dans les campagnes, les villes et l’âme des gens. L’homme n’est plus maître des lieux et la nature reprend ses droits avec violence, colère et force. Elle jugera des destins dorénavant.

Je suis perdu et faible. C’était pourtant si tranquille vu de l’écran de mon téléphone, bourreau des consciences, traitre de vérité.

Le lendemain, nous voici à panser les plaies de notre monde détruit. Tout est débris, fragment. Même le soleil ne peut combler les cicatrices de cette tempête qui se conjugue avec le passé.

On se souviendra d’avoir été trop fier de se croire indestructible.

Je me rappellerais les dégâts et les mines tristes des habitants d’ici, place détruite par ce prénom pourtant si joli.

Bientôt, une nouvelle arrivera et je serais plus humble. Beaucoup plus humble.

 De ONE LOVE à EDEN KARMA137

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