
Masqué(s)
Et nous voilà maintenant à croire en ce crépuscule, bourreau d’une journée terne d’automne où le vent et la pluie ont nettoyé tous les espoirs de notre vie.
On ose croire en cette nuit qui oubliera la période sombre que nous vivons.
Mais l’obscurité reste ce qu’elle a toujours été et l’absence du jour ne fait que promettre autant de rêves que de cauchemars.
Il faut se masquer pour lutter et se parer de ces gestes qui combattront le fléau. Il faudra se masquer pour braver la nuit.
Mais chacun pense la lutte différemment et ce masque se retrouve fruit trop ou pas assez mûre.
Il y a celui qui le porte pour ne plus craindre la perte de la vie.
Il y a celle qui s’en passera car trop intelligente pour suivre ces ordres qui respirent le complot.
Il y a ceux qui le porteront car il faut mieux se protéger que de risquer.
Il y a ceux qui le refuseront car ils ne se considèrent pas comme de pauvres suiveurs qui obéissent à des ordres venus de castes bourgeoises qu’ils jalousent.
Il y a celui qui le portera pour ne pas contaminer l’autre.
Il y a celle qui le méprisera car elle ne se considère pas à risque.
Il y a ceux qui le porteront par peur.
Il y a ceux qui n’en voudront pas pour appartenir et se sentir vivant.
Les révolutionnaires, les inconscients, les anarchistes, les bien pensants, les imbéciles, les intelligents, les discrets, les petits soldats, les incompris … et quelques cons.
Et moi qui le porte mais ne le supporte pas… qui suis-je ?
Et toi qui ris de ne pas le mettre … qui es-tu ?
La nuit ne fait que commencer et chacun semble se préparer de façon différente. On se couchera tôt ou tard pour combattre ou abandonner …
Ceux qui ont peur des cauchemars ou ceux qui veulent croire en leurs rêves.
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