
Lettre au temps
Voici ces quelques mots pour toi, le temps.
Une lettre d’amour ou un chant de haine, je ne sais plus.
Une volonté farouche de te parler ou l’inconscience de t’apprivoiser, je ne sais pas.
Pris dans le piège infernal de ta danse qui ne s’arrête pas, je t’aime à la folie et te déteste ainsi.
Tu nous engendres les heures, les années, les existences et cruellement les débuts et les fins.
Le monde s’effile, alors, au gré de ton implacable marche vers le néant
Je recherche des sortilèges pour te duper, te désobéir. Une descendance, des mots, une trace qui ne peut s’effacer mais tu continues de me rire au nez…. Je m’effraie de te voir mincir au fil de mes rides.
Il parait que là-haut, dans l’univers, tu t’étires et que les atomes se jouent de toi. Je voudrais être aussi fort que ces lois de la physique qui ne sont finalement que des hypothèses avachies face à la peur de l’homme.
Tu avances sans pardonner. Tu oublies et jettes pour tuer.
On s’invente des machines pour te berner, te dresse des dimensions pour te duper, mais tu es toujours là, froid.
Grâce à toi, je brille. Sans toi, je ne serai rien. Tu me rends la passion, m’offres les larmes et me distille vers ton dénouement.
Mon ennemi. Mon allié. Le temps. Mon temps.
Et me voici à t’écrire et vaciller à l’idée de sombrer, un jour, dans ce vide absent de ton tic-tac qui s’égrène en riant.
De ONE LOVE à EDEN KARMA121